Renée VIVIEN

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Le blog

12 Mar 2020

RENÉE VIVIEN... NON-BINAIRE ET GENDER FLUID ?


Au travers de certains de ses poèmes, ou autres écrits, il nous paraît désormais évident qu'elle fit explicitement allusion, et ce, à maintes reprises, à cet état d'âme et d'être très complexe à vivre tout autant qu'à décrire - alors qu'il n'existait aucun mots pour cela - et que l'on nomme aujourd'hui : non-binarité de genre. Néanmoins, son amour, et son attrait pour la Femme - véritable Muse qui ne cessa d'inspirer toute son oeuvre - furent par contre exclusifs. Renée Vivien... à la fois lesbienne et troubadour, fervente disciple de Sappho et chantre de l'amour courtois !

Ces deux célèbres photos montrent la poétesse telle qu'elle aurait voulu, je pense, qu'on la perçoive dans ses écrits - c'est-à-dire au féminin, mais également quelquefois aussi, au masculin... ou plutôt, dirai-je, sous son aspect androgyne, et que l'époque ne permettait pas vraiment aux femmes d'exprimer publiquement. Il est vrai que certaines d'entre elles, auteurs ou artistes, au caractère très extraverti, oseront le faire, cependant ; mais ce ne sera pas le cas de Renée Vivien, qui souffrira d'un profond mal être, tout au long de son existence...


"...Car je suis l'Être Double, et mon âme Androgyne

Adore en toi la vierge et le prince charmant."

La double ambiguïté.

Paule Riversdale,

Échos et Reflets, 1903.




20 Feb 2020

DE LA NON-BINARITÉ ? SELON RENÉE VIVIEN ?

Une nouvelle...


LE PRINCE CHARMANT

Conté par Gesa Karoly


Je vous ai promis, ô petite curieuse, de vous conter l'histoire véritable de Saroltâ Andrassy. Vous l'avez connue, n'est-ce pas ? Vous vous souvenez de ses cheveux noirs, aux reflets bleus et roux, et de ses yeux d'amoureuse, suppliants et mélancoliques.

Saroltâ Andrassy vivait à la campagne avec sa vieille mère. Elles avaient pour voisins les Szécheny, qui venaient de quitter définitivement Buda-Pesth. Une bizarre famille, en vérité ! On aurait pu prendre Bêla Szécheny pour une petite fille, et sa sœur Terka pour un jeune garçon. Chose curieuse, Bêla possédait toutes les vertus féminines et Terka tous les défauts masculins. Les cheveux de Bêla étaient d’un blond vert, ceux de Terka, plus vivants, d’un blond rose. Le frère et la sœur se ressemblaient étrangement, — cela est très rare entre gens de la même famille, quoi qu'on en dise.

La mère de Bêla ne se résignait pas encore à couper les belles boucles blondes du petit garçon et à échanger ses gracieuses jupes de mousseline ou de velours contre une vulgaire culotte. Elle le choyait comme une fillette. Quant à Terka, elle poussait à sa guise, pareille à une herbe sauvage… Elle vivait au grand air, grimpant sur les arbres, maraudant, pillant les jardins potagers, insupportable et en guerre avec tout le monde. C’était une enfant sans tendresse et sans expansion. Bêla, au contraire, était la douceur même. Son adoration pour sa mère se manifestait par des câlineries et des caresses incessantes. Terka n'aimait personne et personne ne l'aimait.

Saroltâ vint un jour chez les Szécheny. Ses yeux d'amoureuse imploraient, dans son mince visage pâle. Béla lui plut beaucoup et ils jouèrent longtemps ensemble. Terka rôdait autour d’eux, d’un air farouche. Lorsque Saroltâ lui adressa la parole, elle s'enfuit.

Elle aurait été jolie, cette incompréhensible Terka… Mais elle était trop longue pour son âge, trop maigre, trop gauche, trop dégingandée. Tandis que Béla était si mignon et si doux !…

Les Szécheny quittèrent la Hongrie quelques mois plus tard. Saroltâ pleura amèrement son compagnon de jeux. Sur l’avis du médecin, sa mère l’avait emmené à Nice, ainsi que sa récalcitrante petite sœur. Béla avait la poitrine délicate à l'excès. Il était, d'ailleurs, peu robuste.

À travers ses rêves, Saroltâ évoquait toujours l'enfant trop frêle et trop joli dont le souvenir persistait en elle. Et elle se disait, en souriant à l'image blonde :

« Si je dois me marier plus tard, je voudrais épouser Béla. »

Plusieurs années se passèrent, — oh ! combien lentement pour l’impatiente Saroltâ ! Béla devait avoir atteint vingt ans, et Terka dix-sept. Ils étaient toujours sur la Riviera. Et Saroltâ se désolait de ces années sans joie, éclairées seulement par l'illusion d’un songe.

Elle rêvait à sa fenêtre, par un soir violet, lorsque sa mère vint lui dire que Béla était revenu…

Le cœur de Saroltâ chantait à se briser. Et, le lendemain, Béla vint vers elle.

Il était le même, et pourtant bien plus charmant qu'autrefois. Saroltâ fut heureuse qu’il eût gardé cet air efféminé et doux qui lui avait tant plu. C’était toujours l'enfant fragile… Mais cet enfant possédait aujourd'hui une grâce inexprimable. Saroltâ chercha en vain la cause de cette transformation qui le rendait si attirant. Sa voix était musicale et lointaine, ainsi qu'un écho des montagnes. Elle admira tout de lui, jusqu'à son complet anglais, d'un gris de pierres, et jusqu'à sa cravate mauve.

Béla contemplait la jeune fille de ses yeux changés, de ses yeux étrangement beaux, de ses yeux qui ne ressemblaient pas aux yeux des autres hommes…

« Qu'il est donc mince ! » observa la mère de Saroltâ, après son départ. « Il doit être encore d'une santé bien délicate, ce pauvre petit. »

Saroltâ ne répondit point. Elle ferma les yeux afin de revoir Béla sous ses paupières closes… Comme il était joli, joli, joli !…

Il revint le lendemain, et tous les jours. C'était le Prince Charmant qui ne se révèle qu'à travers les pages enfantines des contes de fées. Elle ne pouvait le regarder en face sans défaillir ardemment, languissamment… Son visage variait selon l'expression du visage désiré. Son cœur battait selon le rythme de cet autre cœur. L'inconsciente et puérile tendresse était devenue de l'amour.

Béla pâlissait dès qu'elle entrait, diaphane en sa blanche robe d'été. Il la regardait parfois, sans parler, comme quelqu'un qui se recueille devant une Statue sans défaut. Parfois il lui prenait la main… Elle croyait toucher une main de malade, tant la paume en était brûlante et sèche. Un peu de fièvre montait alors jusqu'aux pommettes de Béla.

Elle lui demanda un jour des nouvelles de Terka l'indisciplinée.

« Elle est toujours à Nice, » répondit-il négligemment. Et l’on parla d'autre chose. Saroltâ comprit que Béla n'aimait point sa sœur. Ce n'était pas étonnant, au surplus. Une enfant si taciturne et si farouche !

Ce qui devait arriver arriva. Béla la demanda en mariage quelques mois plus tard. Il entrait dans sa vingt et unième année. La mère de Saroltâ ne s'opposa point à l’union.

Ce furent d'irréelles fiançailles, délicates à l'égal des roses blanches que Béla apportait chaque jour. Ce furent des aveux plus fervents que des poèmes, et des frissons d'âme sur les lèvres. Au profond des silences, passait le rêve nuptial.

« Pourquoi, » disait Saroltâ à son fiancé, « es-tu plus digne d’être aimé que les autres jeunes hommes ? Pourquoi as-tu des douceurs qu'ils ignorent ? Où donc as-tu appris les paroles divines qu'ils ne prononcent jamais ? »

La cérémonie eut lieu dans une intimité absolue. Les cierges avivaient les lueurs roses de la blonde chevelure de Béla. L'encens fumait vers lui, et le tonnerre des orgues l'exaltait et le glorifiait. Pour la première fois, depuis le commencement du monde, l'Époux fut aussi beau que l'Épouse.

Ils partirent vers les rives bleues où s'exaspère le désir des amants. On les vit, Couple Divin, les cils de l'un frôlant les paupières de l'autre. On les vit, amoureusement et chastement enlacés, les cheveux noirs de l’Amante répandus sur les blonds cheveux de l'Amant…

Mais voici, ô petite curieuse ! où l'histoire devient un peu difficile a raconter… Quelques mois plus tard, le véritable Béla Szécheny apparut… Ce n'était pas le Prince Charmant. Hélas ! Ce n'était qu'un joli garçon, sans plus.

Il rechercha furieusement la personnalité du jeune usurpateur… Et il apprit que l'usurpateur en question était sa sœur Terka.

… Saroltâ et le Prince Charmant ne sont plus revenus en Hongrie. Ils se cachent au fond d’un palais vénitien ou d'une maison florentine. Et parfois on les rencontre, tels qu’une vision de tendresse idéale, amoureusement et chastement enlacés.



Renée VIVIEN,

La Dame à la Louve,1904.



17 Feb 2020

Agnolo Bronzino, Portrait of a Young Man. (Wikimedia)

Agnolo Bronzino, Portrait of a Young Man. (Wikimedia)

CE QUE LA NON-BINARITÉ DE GENRE N'EST PAS.


Depuis quelques temps la non-binarité et la fluidité de genre sont devenues des thèmes de plus en plus relayés par les réseaux sociaux, d'une manière plus ou moins heureuse... lequels mériteraient quelques éclaircissements.

Voici quelques points sur lesquels il faut déjà s'entendre : 

• La non-binarité de genre - le fait de se sentir homme et femme, ou tantôt l'un tantôt l'autre (nous touchons alors à la fluidité de genre) voire ni l'un ni l'autre (on emploie alors le terme agenre) est avant tout un état d'être, un ressenti qui est propre à chacun et qui vient de l'intérieur, du plus profond de soi. Ainsi, de prime abord, c'est donc "quelque chose" qui ne se voit pas forcément (je n'aborderai pas le cas des personnes intersexes, qui est un tout autre domaine - lequel ne concerne pas seulement l'ambivalence de la psyché, mais également les organes génitaux). 

▪La non-binarité de genre n'a rien à voir non plus avec la bisexualité qui est l'attrait d'une personne cisgenre pour les individus des deux sexes. Étant donné qu'une personne non-binaire - pour donner l'exemple le plus simpliste !!! - pourra par son côté homme être attirée par les personnes de sexe féminin, et par son côté femme par celles de sexe masculin. Tandis que pour une autre, ses deux genres pourront être attirés par les personnes de sexe féminin, ou, au contraire, masculin, etc... Il y a tant d'identités non-binaires possible ! En fait, chaque cas est particulier, et dirai-je même unique !

Toutefois, il nous faut convenir en toute impartialité que le mouvement actuel - dirons-nous la tendance ? extravertie qui prône la mise en évidence outrée d'une appartenance aux deux genres, voire plus... (se conférer au lexique LGBTQ+ !)  - peut apparaître aux regards des profanes... pour le moins déconcertante, et peut-être, parfois même, inquiétante ! Il s'agit seulement en fait d'une forme de tentative d'affirmation de soi par l'exubérance... Ce qui, il est vrai, peut en l'occurrence, finir par desservir la cause... Et bien qu'il soit bon de rappeler toutefois que la provocation et l'extravagance n'ont jamais été des tendances propres aux personnes transgenres... mais bien plutôt à tous les individus appartenant au genre humain !

(À suivre)



15 Jan 2020

Louis Janmot, Poème de l'Âme _Sur la montagne (Wikimedia)

Louis Janmot, Poème de l'Âme _Sur la montagne (Wikimedia)

DE LA NON-BINARITÉ ? SELON RENÉE VIVIEN ?


Voici quelques poèmes de Renée Vivien, abordant on ne peut plus explicitement, et ce bien avant l'heure, le thème de la non-binarité, ainsi que la fluidité de genre... Bien que deux d'entre eux parurent sous son autre pseudonyme (Paule Riversdale), il est intéressant de constater toutefois que les trois premiers poèmes furent publiés la même année, en 1903.



SONNET


Ta royale jeunesse a la mélancolie

Du Nord où le brouillard efface les couleurs.

Tu mêles la discorde et le désir aux pleurs,

Grave comme Hamlet, pâle comme Ophélie.


Tu passes, dans l'éclair d'une belle folie,

Comme Elle, prodiguant les chansons et les fleurs,

Comme Lui, sous l'orgueil dérobant tes douleurs,

Sans que la fixité de ton regard oublie.


Souris, amante blonde, ou rêve, sombre amant.

Ton être double attire ainsi qu'un double aimant,

Et ta chair brûle avec l'ardeur froide d'un cierge.


Mon coeur déconcerté se trouble quand je vois

Ton front pensif de prince et tes yeux bleus de vierge,

Tantôt l'Un, tantôt l'Autre, et les Deux à la fois.


Renée VIVIEN,

Évocations, 1903.



LA DOUBLE AMBIGUÏTÉ


J’écoute avidement tes paroles dans l’ombre…

Je goûte les langueurs et les parfums du lit

Et la complicité des ténèbres, où sombre

La Pléiade d’or que Sélanna pâlit.


Tu souris, déployant ta chevelure blonde,

Et le sommeil répand des pétales d’azur.

La musique s’éteint. La nuit glisse sur l’onde

Harmonieusement, ainsi qu’un cygne obscur.


Ma bouche a possédé ta bouche féminine

Et mon être a frémi sous tes baisers d’amant,

Car je suis l’Etre Double, et mon âme androgyne

Adore en toi la vierge et le prince charmant.


Paule RIVERSDALE,

Échos et Reflets, 1903.



PREMIÈRE NUIT


Je veux que tes yeux bruns, dont les prunelles d'or

Sont comme le reflet d'un lointain et beau rêve,

Ne regardent que moi, prisonnière du sort

Qui jadis nous unit pour nous aimer sans trêve.

Je veux que pour toujours tu ne penses qu'à moi,

Que tu songes toujours à nos chaudes ivresses

À nos divines nuits, à notre immense émoi

Quand, un soir, sans témoin, le coeur plein d'allégresse

Nous nous sommes promis un amour éternel.

Et, dans ce long baiser tu me dis, caressante :

«Je serai tout à toi, je cède à ton appel,

Je t'aime, mon amant, je brûle, frémissante.»

Depuis ce doux moment, combien de jours ont fui !

Ils furent tous divins, et cette courte année,

Dont l'exquis souvenir, comme un rayon, a lui,

Éclairera sans fin ma sombre destinée.

Je veux que mon amour, ainsi qu'un bouclier,

S'abrite des chagrins dont âme si tendre

Vibre si vivement ; tu dois les oublier

Quand, ardente, ma chair sur ta chair vient s'étendre.


Paule RIVERSDALE,

Vers l'amour, poésies, 1903.



JE FUS UN PAGE ÉPRIS


C’est l'heure où le désir implore et persuade…

Le monde est amoureux comme une sérénade,

Et l'air nocturne a des langueurs de sérénade.


Les ouvriers du soir, tes magiques amis,

Ont tissé d'or léger ta robe de samis 

Et semé d'iris bleus la trame du samis.


Il me semble que nous venons l'une vers l’autre 

Du fond d’un autrefois inconnu qui fut nôtre,

D'un pompeux et tragique autrefois qui fut nôtre. 


Sur mes lèvres persiste un souvenir charmant.

Qui peut savoir ? Je fus peut-être ton amant… 

Ô ma Splendeur ! Je fus naguère ton amant… 


Une ombre de chagrin un peu cruel s'obstine,

Amenuisant encor ta bouche florentine… 

Ah ! ton sourire aigu de Dame florentine !


Mon souvenir est plus tenace qu’un espoir… 

L'âme d’un page épris revit en moi ce soir,

D'un page qui chantait sous ton balcon, le soir…


Renée VIVIEN,

À l'heure des mains jointes, 1906.




20 Dec 2019

Léonard de Vinci, La Joconde. (Wikipedia)

Léonard de Vinci, La Joconde. (Wikipedia)

DE LA NON BINARITÉ, SELON RENÉE VIVIEN... ET MOI-MÊME.


Jusqu'à il y a très peu d'années, les termes pour définir l'identité "sexuelle" - et non encore de "genre" ! - d'une personne, étaient : hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, puis transsexualité... Malheureusement, pour celui ou celle qui ne se reconnaissait véritablement dans aucune de ces définitions - puisque l'identité de genre n'était aucunement prise en compte - le questionnement identitaire perdurait plus que jamais, accompagné du constant malaise de se sentir un être à part, esseulé, incompris, en survivance au beau milieu de ses "semblables" si dissemblables... Lorsque la lumière enfin se fit, avec l'apparition inespérée de ce merveilleux vocable sur le devant de la scène médiatique : non-binarité !!! Et là, de surcroit, il n'était plus question de "sexualité", mais tout bonnement de "genre" ! Ne se sentir ni homme ni femme, ou tantôt l'un tantôt l'autre, et/ou les deux à la fois... Oui, Renée Vivien a bel et bien vécu cette non-binarité - cela ne fait désormais pour moi plus aucun doute... Mais le mot - bien qu'elle tenta de définir cet étrange et troublant état d'âme et d'être, entre autres dans certains de ses poèmes, ou romans, notamment  "Une femme m'apparut", et "L'Être double" (qu'elle publia sous son second pseudonyme : Paule Riversdale) - le mot, dis-je, était loin d'avoir vu le jour ! Il allait falloir attendre encore plus d'un siècle... Cependant, bien que le fait de pouvoir mettre un mot sur ce que nous sommes ne va peut-être pas pour autant changer notre vie, cela enlève néanmoins le poids d'un fardeau - de mal-être, d'angoisses, d'appréhensions et d'irrésolutions... - considérable ! Car avec le terme : gender fluid ou de genre fluctuant - complémentaire de ce premier le plus souvent -, il devient enfin possible de constater que les choses sont beaucoup plus simples qu'on ne le pensait, car, tout comme pour l'identité sexuelle, l'identité de genre n'étant aucunement une question de choix, il suffit d'accueillir, d'accepter ces fluctuations de genre lorsqu'elles se présentent, lesquelles se manifestent le plus souvent en fonction des personnes avec lesquelles on interagit, et ce, bien indépendamment de notre volonté - ce qui est on ne peut plus perturbant et déstabilisant, tant qu'on n'en a compris la raison... - et faire, une bonne fois pour toutes, la paix avec cet homme et cette femme qui doivent cohabiter en la personne que l'on est, et qu'il va nous falloir apprendre à aimer. Oui, commencer par l'amour de soi, au lieu de continuer à attendre de la part d'un être espéré et jamais rencontré, un sentiment d'amour, voire même simplement d'acceptation, et qui ne viendra peut-être jamais...   

(à suivre)



18 Nov 2019

Renée Vivien (Wikipedia)

Renée Vivien (Wikipedia)

En ce jour du 110ème anniversaire de la mort de Renée Vivien.


Je dédie ce site à toutes les âmes qui ont sincèrement aimé et compris - et ce, malgré sa complexité - l'univers très symbolique et mystique, ainsi que l'âme de la poétesse intemporelle.

En espérant que la plupart d'entre elles retrouveront également, peut-être, un peu de Pauline ou Paule ou Paul, au travers de certains de mes écrits, lesquels se voulurent, et se firent malgré moi, le plus pur reflet d'une âme ? - son âme ?? mon âme ???

Tout l'amour que je ne ressens plus désormais en mon coeur - car il me semble s'être entièrement épanché, et comme asséché... - se trouve à présent entre toutes mes pages.

Le recueil qui m'est le plus cher, et qui provoque en moi à chaque fois que je le relis le même étonnement, et le même trouble depuis qu'il est terminé - depuis 1992, très exactement -, est : "L'Agonie d'un désir". Cette année-là, j'avais auto-édité symboliquement - comme pour toutes mes publications, un très faible et très modeste tirage hors commerce, réalisé par mes soins - une sélection de poèmes que j'avais intitulée "Réminiscences et délires pour un présent", et qui était le titre de la seconde partie du recueil. Pourtant, les titres des chapitres, l'ordre dans lesquels les poèmes devaient se présenter, et tel que vous pouvez le lire désormais, tout était déjà prêt, il y a vingt-sept ans de cela ! Je me revois encore prendre la décision de n'en publier qu'une partie, et ce parce qu'à ce moment-là, l'espérance naïve de ma jeunesse me poussait à croire qu'un amour pour un femme "reconnue" par mon âme - amour qui ne fut malheureusement pas partagé... - allait enfin donner un sens à ma vie ! Et quel était le thème de mon recueil : une agonie... Aussi, comme je tenais à le lui offrir - je n'ai en fait jamais su ce qu'elle en avait pensé - ne voulus-je pas croire à ce moment-là, que ce que j'avais écrit était bel et bien la prédiction d'une sorte de cheminement spirituel, qu'il me faudrait douloureusement accomplir, et qui devait me mener à un détachement certain à l'égard de tous désirs, puis de tous sentiments amoureux... Tout ce que j'écrivis par la suite m'y conduisit également, lentement, mais sûrement ! Un chevalier qui finira par entrer dans un ordre monastique, et la poétesse, également solitaire et incomprise, se partagent plus ou moins équitablement toutes mes pages... Deux êtres blessés, deux âmes tourmentées... Ce que pour lors je suis encore...


Si vous aimez sincèrement Renée Vivien, et que vous souhaitez lire une de mes oeuvres (toutes sont en téléchargement gratuit sur mon site web), voici mon tout premier recueil de poèmes - lesquels ont été écrits entre 1988 et 1992 :


■ Dominique THUSSIER : L'Agonie d'un désir, poèmes. pdf


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